Lac du Guéry
Au sommet d’un volcan, là où nichent les buses,
La nature a posé dans un lit de verdure
Un lac à l’onde claire et bleue comme l’azur ;
Un Eden où règnent les nymphes et les muses.
Tel le diamant qui aiguise le désir
Il inspire l’envie de découvrir ses rives.
Avant d’en jouir il faut gagner les estives,
Arpenter les sentes et gravir à loisir.
La pente a dévoré le tumulte et le bruit.
Alors telle une œuvre dont on lève le voile,
Éclot soudainement au milieu de la toile
Ce joyau pétillant que les ans ont construit.
Un lagon azuré où se mirent le ciel,
Les arbres, les herbes et les verts pâturages.
Un tableau champêtre modelé par les âges
Avec des couleurs aussi douces que le miel.
Pas un souffle de vent ne trouble le cratère ;
Les bouleaux et les aulnes courbés jusqu’à l’eau
Caressent l’onde bleue du bout de leurs rameaux
Tandis que le héron épie la bonne affaire.
Les temps ont étalé un vaste manteau vert
Sur ce qui fut jadis les larmes de la terre,
Ces coulées de laves vomies par le cratère
Que les siècles passés ont lentement couvert.
Alain HUMBERT
16 février 2024