Mon jardin secret
Parfois, lorsque je peine à vaincre mon chagrin,
L’espace d’un instant, je fuis ce monde ingrat
Et gagne en silence l’orée de mon jardin
Où court un ruisseau brillant de mille carats.
Dans cet éden paisible où chante la nature,
J’occupe un long moment à vider mon esprit,
À gommer les peines et tout ce qui torture,
Accrochant mon regard aux joyaux de la vie.
Ici un papillon posé sur un galet
Exhibe ses ailes, tel un paon se pavane.
Sur un frêle rameau, babille un roitelet
Espérant des cieux, une hypothétique manne.
Là, c'est une araignée qui a tendu sa toile
Pour piéger en plein vol des mouches étourdies
Qui auront confondu le filet et la voile,
Oubliant que ce monde est loin du paradis.
Rien en ce lieu de paix n’échappe à mon regard,
Ni ces feuilles mortes bercées par le courant,
Ni les remous de l’eau qui naissent au hasard
Et meurent sans gémir dans le fond du torrent.
J’aime m’enfuir ainsi, m’extraire du corset
Qui étouffe le cœur ; briser les barbelés
Pour m’évader un peu ; ouvrir grand les volets
Afin que la lumière, égaie ma liberté.
Alain HUMBERT
11 janvier 2023
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