mercredi 14 décembre 2022

 

    

         Au pays des Cathares

 

 

C’était au printemps dans ce pays de cocagne,

Où la mer est trop loin pour entendre les vagues,

Les pics trop près du ciel pour humer l’air d’Espagne,

 J’errais comme j’aime quand mon esprit divague,

Me souvenant qu’ici, dans un temps bien lointain,

Des hommes, des femmes, ont bravé le divin.

 

Des idées d’Orient, que le vent a portées

Et laissées échouer au seuil de la Navarre,

Ont charmé les impies, autant que les athées,

Leur offrant cent raisons de briser les remparts.

Les seigneurs, bons princes, ont ouvert leur château

Pour préserver ces gens d’un fatal échafaud.

 

Nul ne leur reprochait des idées politiques.

Le Roi ne les craignait, l’Église les traquait

Pour jeter dans le feu tous ces vils hérétiques.

Qu’ils fussent Croyants ou pour les meilleurs, Parfaits,

Tous devaient faire fi des plaisirs de la vie,

S’abstenir du bonheur et bannir ses envies.

 

Ce sont ces souvenirs qui meublent mon esprit

Alors que j’arpente le Sentier des Cathares.

Eux qui vivaient cachés, leur tête mise à prix,

Ne pouvaient pas ignorer, qu’un jour, tôt ou tard,

Ils auraient le choix entre renier leur foi,

Ou périr en martyr tel le Christ sur la croix.

 

Mes pas m’ont amené dans ces lieux hors du monde,

Au sommet des pitons où trônent les châteaux,

Le dernier refuge de ces êtres immondes.

J’ai usé mes forces pour atteindre le haut

Par ces sentiers pentus, trop souvent ravinés,

Que pas une mule n’oserait emprunter.

 

            Alain HUMBERT

 

14 décembre 2022

 


 
Croix Cathare






 

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