Guernica
Qu’avais-tu de si lourd qui pesait sur ton cœur
Pour avoir mérité ce jour tant de malheur ?
Avais-tu tué le roi, lynché le tyran
Ou alors peut-être, immolé ses partisans ?
Était-ce ce vieil arbre, o combien symbolique
Qui t’a valu alors une telle réplique ?
Je me souviens encore de ce jour d’avril,
Se tenait un marché au centre de la ville.
Sur la place flottait une odeur de pintxo,
De chaudes paellas garnies de chorizo.
C’était un lundi la grand-rue grouillait de gens
Venus profiter de la douceur du printemps.
Soudain une escadrille surgit dans le ciel
Venant des sommets où se lève le soleil.
Les oiseaux de métal, plongèrent sur la ville
Tels de grands cormorans sur une mer tranquille
Alors résonna le bruit sourd des canons
Qui crachaient tant de feu, qu’on eût dit des dragons.
La foule ahurie, comme une folle courait
Pour mieux fuir la mort que la mitraille semait.
Les corps inanimés, percés de toute part
Semblaient lancer au ciel un ultime regard.
Tous étaient venus ici, beaucoup dès l’aurore,
Chercher de quoi vivre, mais ont trouvé la mort.
Soudain les bruits d’avions se firent moins forts
Et l’on vit dans l’azur s’éloigner les Condors.
Partout des cadavres et plus le moindre cri,
Sur le sol, nul pavé que le sang n’ait rougi,
Rien ne survécu hormis Santa Maria,
Il n’aurait plu au Diable d’être un paria.
Devant la barbarie, Pablo n’a su résister,
Il a pris les pinceaux, s’est mis à dessiner
Pour montrer au monde, ce dont l’homme est capable,
Mettant des images sur l’inimaginable,
Donnant des couleurs à la peur et la souffrance,
Mesurant chaque trait pour éviter l’outrance.
Alain HUMBERT
11 février 2022
Le chêne sous lequel étaient votées les lois de la Biscaye |
L'Église Santa Maria
"GUERNICA" de Pablo PICASSO |
La légion Condor
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