La planète en péril
Quatre milliards d’années pour que naisse le monde,
Qu’apparaisse la vie, que la terre soit ronde.
Un siècle suffira pour effacer les pages,
Noircir la poésie et grimer les images.
Souvent ma conscience sans pitié me torture,
Sans cesse à rappeler qu’envers notre nature,
Je ne suis pas toujours un modèle d’élève.
–– N’as-tu pas quelquefois, ainsi qu’Adam et Ève,
Mangé le fruit maudit qui fait croire au bonheur
Et fermé fort tes yeux pour ne pas avoir peur ?
N’as-tu pas, sur le net, acheté un smartphone
Sans même imaginer les tonnes de carbone
Que déversent dans l’air tous ces monstres des mers,
Tous ces supertankers, ces porte-containers
Qui sèment dans les flots, quand la mer se rebelle,
Des milliers de déchets que le vent amoncelle ?
Lorsque, pour ton plaisir, tu choisis la voiture,
Pense juste un instant, à qui tu fais injure :
Le climat, le soleil, la pluie qui fait défaut !
Songe à tous ces pays où l’or vaut moins que l’eau,
Où pour nourrir l’espoir, on meurt encor de faim,
Où l’on se bat toujours pour un morceau de pain !
–– Ô conscience chérie, merci de ta leçon
Qui me permet, encor, de retrouver raison,
De ne jamais être, de tels crimes, complice,
D’être tête haute, devant mon petit-fils.
Alain HUMBERT
9 février 2023
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