Automne
Voici venu ce temps où le soleil frileux
Peine à dépasser les rives de l’horizon
Laissant après l’été un goût de trahison,
À ceux qui préfèrent le voir plus radieux.
La nature a quitté ses habits de gala.
Adieu vertes prairies et dîners en terrasse.
Dès demain, les bambins vont investir la classe
Avec un sac nouveau et tout le tralala.
Ici un laboureur derrière son brabant
Guide le mancheron pour tracer le sillon
Avant de confier, au souffle d’aquilon,
La semence de blé qu’emportera le vent.
Là, un jeune pâtre, le gourdin à la main,
Veille sur ses moutons pour qu’aucun ne s’en aille,
Car l’herbe du pré est dure comme la paille,
Et tous trop attirés par le champ du voisin.
De la forêt monte le son d’une cognée
Que l’écho fait chanter à des lieux alentour.
On coupe et on fend dès que se lève le jour,
Les bûches qui viendront nourrir la cheminée.
Dans le creux du vallon où court une rivière,
L’aube chaque matin étale un voile blanc
Qu’un soleil timide évapore doucement
Laissant à petit feu éclore la lumière.
Je hais cette saison où l’été rend les armes,
Où l’hiver est trop près pour qui craint les frimas.
Alors, j’attendrai que fleurissent les lilas
Et qu’enfin la nature retrouve ses charmes.
Alain HUMBERT
28 juillet 2023
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