Le soir

 

Quoi de plus beau au monde qu’un jour qui s’éteint 

Quand le soleil lassé d’épandre sa lumière

S’éloigne à pas de loup vers l’horizon lointain

Avant de s’endormir pour une nuit entière ?

 

J’adore ces instants où le ciel couleur d’or

Trace peu à peu sur le haut de la colline

Un mince filet de feu ; sublime décor

Pour un jour qui se meurt et s’éteint en sourdine.

 

L’astre darde au monde ses obliques rayons

À l’éclat trop pâle pour gagner le combat.                   

S’effacent tout doucement chemins et maisons                   

Avalés par la nuit qui entre à pas de chat.

 

 

Le beffroi jette au vent le doux son de l’airain

Pour appeler chacun à l’Angélus du soir.

Les yeux posés au sol, le chapeau à la main,

Tous implorent le ciel y plaçant leur espoir.

 

Les oiseaux se sont tus, le bruit s’est fait silence.

Le jour agonisant contemple à l’horizon

La Lune qui éclot dans son halo immense

Pareille à la rose sortant de son bouton.

 

   Alain HUMBERT

    28 décembre 2023