L’hiver
Adieu soleil d’automne, adieu douce saison.
La forêt a lâché sa verte chevelure,
Envolée dans les airs au gré de l’aquilon ;
Elle attendra avril pour sa neuve parure.
L’hiver s’est invité, n’en déplaise aux frileux !
Le soleil trop chiche pour tiédir la terre,
Tardant à se lever, quittant trop tôt les cieux,
Rend tous les parterres aussi durs que la pierre.
J’ai vu ce matin, avant que naisse le jour,
Le ciel laisser choir des flocons virevoltants
Qui ont vêtu le sol d’un manteau de velours
Faisant la fortune et le bonheur des enfants.
La mare par le froid s’est habillée de glace.
Y plongent de l’azur, tels de longs fils d’argent,
Les rameaux des saules, pleurants à la surface,
Que l’on voit scintiller et frissonner au vent.
Les roses ont rangé leur parfum de l’été
Et les oiseaux frileux ne quittent plus le nid.
Seule l’hirondelle en voisin très avisé
A préféré aux frimas l’air doux du midi.
L’homme a déserté le champ fraichement semé
Que chaque jour garnit d’un voile de coton.
Le monde s’assoupit pareil à un bébé
Après avoir tété son dernier biberon.
Alain HUMBERT
9 janvier 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire