Les volcans d’Auvergne
Il y a des lustres, la terre encore ardente
A laissé s’échapper du cœur de ses entrailles
Son sang en fusion sur la plaine géante.
Le magma a jailli des brèches et des failles,
Envoyant dans les cieux des montagnes de feu
Que l’on aurait crues surgir d'horribles dragons.
De ces funestes sursauts du bel astre bleu
Fleurirent au fil du temps volcans et vallons.
Ainsi se dessina un peu avant notre ère
Un chimérique et majestueux paysage,
Ombre immortelle d’une nature en colère
Que le miel des ans a laissée en héritage.
Des lacs ont habité les cratères béants ;
Sur les longues coulées de basalte et d’argile,
Du pied à la tête de ces nouveaux géants,
Le temps a fait murir une terre fertile.
Tel le Phénix renaissant du feu, la nature
A pansé les plaies, effacé les cicatrices,
Posé partout au sol un manteau de verdure ;
Les bleuets à nouveau ont dressé leur calice.
La vie est revenue, aveugle du passé
Ne sentant sous les pieds la marmite bouillir.
Chacun ferme les yeux pour n’être tracassé
Et n’ose imaginer la lave rejaillir.
Alain HUMBERT
9 février 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire