Camino de La Plata
– Dis-moi belle Dame, quel joli nom tu as !
J’arpente tes sentes depuis huit jours déjà,
Découvrant des cités, traversant champs et bois,
Et à ce jour encor, j’ignore tout de toi !
– Assieds-toi pèlerin, laisse-moi t’expliquer :
Pour qui ne me connaît, mon nom peut étonner,
Pourrait laisser penser que je suis aussi lisse
Que l’eau bleue de ce lac qu’aucune onde ne plisse.
Sitôt que Jésus rendit l’âme sur la croix,
Je naquis en ce lieu où le soleil est roi,
Fruit de terre espagnole et de parents romains.
Je fus baptisée Via, pas encore Chemin.
J’étais toujours au sein que je compris alors
Qu’on ne m’avait conçue que pour l’argent et l’or,
Que les hommes voulaient déplacer leur richesse
Que mes larges pavés leur offraient la vitesse.
Ils ont semé partout des merveilles immortelles,
Des chefs-d’œuvre bâtis tout en fines dentelles.
Sévilla, Mérida, Caparra, Astorga,
Autant de jolis bourgs que tu découvriras.
Les Romains m’ont quittée, les rois laissé leur trône
Et l’homme a dessiné de larges flèches jaunes
Pour que ceux comme toi, que l’Apôtre fascine,
N’aient pas à redouter des chemins de ravine.
– Vos paroles ont guéri ma piteuse ignorance,
De vous avoir croisée, j’en mesure ma chance.
La Plata désormais sera à votre image
Une dame à laquelle je ne sais donner d’âge !
Alain HUMBERT
8 avril 2022
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