Autrefois
J’aime me souvenir de cette époque heureuse
Où la vie était simple et pleine de saveur.
Le temps n’a rien gommé de ces années joyeuses,
Ni la vue, ni les bruits, ni même les odeurs.
Je revois mon école et le tout premier jour,
Le maître en blouse bleue qui écrit à la craie
Sur le grand tableau noir, la maxime du jour ;
Résonne encore le bruit que faisait le trait.
Je me souviens aussi de ces soirées d’été
Quand les vaches altérées gagnent l’abreuvoir
Pour épancher la soif d’une longue journée,
Glissant et chutant sur les pierres du lavoir.
Et ce vieux laboureur guidant son attelage
Afin que le sillon soit plus droit qu’une règle,
Faisant avec grâce ce geste d’un autre âge
Pour confier au vent sa semence de seigle.
Je garde en mémoire les goûts et les odeurs ;
Celle du fourrage qui ravit le bétail,
Celle des étables, indicible senteur,
Pénétrant nos habits au plus profond des mailles.
Je n’ai oublié ni les trognes ni les noms
Je revois le laitier reculer dans la cour,
Partager le puron, transvaser les bidons
Et inscrire au carnet la collecte du jour.
Aussi le boulanger et sa vieille voiture,
Trancher la grosse miche, ajouter la pesée,
Afin que notre pain ait la juste mesure.
Ce sont ces moments que réveille mon esprit
Lorsque j’ouvre l'album de ce bonheur passé
Que j’aime feuilleter quand le ciel est trop gris.
Alain HUMBERT - 22 janvier 2023
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